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Les 10 KPIs que tout PMO devrait savoir construire et interpréter

Des chiffres, oui. Mais des chiffres qui parlent.


Le monde des projets regorge de données. Tableaux, pourcentages, courbes, indicateurs... Et pourtant, malgré cette abondance, combien de fois voit-on des comités projet où les chiffres défilent sans qu’aucune décision ne soit prise ? Sans qu’aucune émotion ne transparaisse ? C’est que trop souvent, les KPIs (Key Performance Indicators) ne sont pas là pour éclairer, mais pour remplir.


Le rôle du PMO, dans une DSI moderne, c’est justement d’inverser cette logique : construire des indicateurs qui déclenchent des conversations utiles, qui guident les choix, qui réveillent les consciences. Voici 10 KPIs que chaque PMO devrait non seulement savoir produire, mais surtout interpréter et faire vivre.


1. Avancement projet réel vs. prévisionnel


Un grand classique… mais redoutable quand il est bien utilisé. Il ne s’agit pas de dire « on est à 64 % », mais de poser la vraie question : Sommes-nous là où nous pensions être ? Et si non, pourquoi ?


Exemple : Un projet estimé à 40 % en avril selon le planning initial n’est qu’à 25 % au réel. Cet écart n’est pas juste une donnée, c’est une alerte. Une invitation à creuser, à agir.


2. Taux de dérive budgétaire


Combien avons-nous dépensé par rapport à ce qui était prévu ? Ce KPI, souvent sensible, doit être manipulé avec rigueur et transparence.


Exemple : Un budget de 500 K€ pour un projet, avec une consommation de 420 K€ à mi-parcours ? Danger potentiel. Le taux de dérive n’est pas un blâme, c’est une opportunité de réajuster.


3. Taux de complétude des données projet


C’est l’un des indicateurs les plus sous-estimés… et pourtant essentiels. Avoir un outil PPM (Project Portfolio Management), c’est bien. Mais s’il est rempli à moitié, il n’a aucune valeur.


Exemple : 75 % des projets n’ont pas mis à jour leur budget depuis plus de deux mois. Impossible, dans ces conditions, de piloter sérieusement.


4. Respect du jalon critique


Chaque projet a des jalons clés, souvent plus politiques que techniques. Le respect (ou non) de ces dates devient un signal fort à suivre.


Exemple : La mise en production prévue avant le lancement d’une nouvelle offre commerciale. Ce n’est pas juste un jalon, c’est une promesse.


Capacité vs. charge sur les ressources clés


Le pilotage des ressources est un art délicat. Ce KPI vous dit si vos équipes sont en sous-charge, en surcharge… ou simplement à la limite de la rupture.


Exemple : Une équipe de développement avec une capacité mensuelle de 120 jours-hommes, mais une charge planifiée de 160. Il y a là une tension qui va forcément exploser quelque part.


6. Taux de projets à risque élevé


Combien de projets dans votre portefeuille sont aujourd’hui identifiés comme critiques ? Et surtout : que fait-on pour les accompagner ?


Exemple : Sur 28 projets actifs, 9 sont en statut rouge. Ce n’est pas une fatalité, mais un appel à la mobilisation. Le PMO doit aider à prioriser le soutien.


7. Vélocité d’équipe (en contexte agile)


Dans les contextes agiles, ce KPI permet de suivre la capacité de livraison d’une équipe sur plusieurs sprints.


Exemple : Une vélocité moyenne de 30 points sur 3 sprints glissants. Si elle chute à 18, sans changement de périmètre, il faut aller voir ce qui se passe.


8. Cycle time moyen


Combien de temps faut-il pour livrer une fonctionnalité ? Cet indicateur permet d’estimer la réactivité de l’équipe.


Exemple : Une story met en moyenne 12 jours à passer de la définition à la mise en production. Trop long ? Trop court ? Cela dépend du contexte, mais ça se discute.


9. Taux d’adhésion aux standards de gestion projet


Un indicateur plus qualitatif, mais révélateur de la maturité. Il mesure dans quelle mesure les chefs de projets respectent les méthodologies, outils et bonnes pratiques définies.


Exemple : 60 % des projets actifs utilisent le modèle de plan projet validé par la gouvernance. Si ce taux baisse, c’est peut-être que l’outil ne parle plus aux équipes.


10. Satisfaction des parties prenantes


C’est peut-être le KPI le plus délicat à construire… mais le plus précieux. Il évalue la perception des sponsors, utilisateurs, directions… au-delà des chiffres.


Exemple : Un baromètre trimestriel avec trois questions simples envoyées à tous les sponsors. Résultat : un score de 7,2/10. Ce n’est pas parfait, mais c’est un début.


Le bon indicateur, au bon moment, change la qualité de pilotage d'un projet.


Le rôle du PMO n’est pas de produire des chiffres pour faire joli. C’est de raconter une histoire fiable, partagée, utile. C’est de faire parler la donnée avec intelligence. C’est de transformer le pilotage en acte de management.


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